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Ce n'est pas parce que rien que pourquoi pas.
10 avril 2021

Inclusion

Pour un texte que j’écris actuellement qui sera inclus dans un fascicule nommé « Des nouvelles du monde d’après » à paraître sur mon site courant 2021 (j’espère), je me suis plongé dans l’écriture inclusive.

Mes personnages vivent dans un futur assez proche où la notion de fluidité de genre est devenue une norme sociale et où le langage, la grammaire et l’écriture se sont adaptées pour gommer toute assignation à une identité de genre trop binaire des êtres humains.

Et j’ai voulu que le style, les mots employés reflètent leur réalité.

Que la forme soit un miroir du fond.

(Au-delà d’ailleurs de ce que je peux penser, moi, de l’écriture inclusive sur laquelle je n’ai pas à ce jour d’avis complètement tranché.)

Je me suis lancé, pensant que ça serait relativement facile, ça ne l’est pas du tout. La langue française est incroyablement masculinisée, bien au-delà de ce que je pensais. Les mots, les tournures, les accords, tout ramène sans arrêt au masculin et contourner ça pour essayer de « neutraliser » tout ce qui concerne mes personnages est très difficile.

Peut-être aussi parce qu’à cinquante ans, malgré mes convictions profondes et l’ouverture d’esprit dont je me targue, je suis moins nouveauté-fluid que je l’aurai imaginé…

La résistance au changement comme on dit chez les RH attristés par le manque d’adhésion à la nouvelle réorganisation super-méga formidable de la boîte bêtement boudée par les anciens accrochés à leurs…

Ce n’est pas le sujet.

Ou alors c’est juste mon oreille de lecteur qui n’est pas encore habituée à certaines sonorités et bute sur les mots comme un soc labourant un champs de cailloux semi-enterrés - en d’autres termes, j’écris des choses que je trouve moches et non musicales mais je sais qu’elles ne le sont pas forcément par nature, seulement par manque d’habitude de les lire ou de les écrire.

Il n’est de beauté dans les choses, seulement dans l’oeil ou l’oreille de qui les voit ou les entend.

Le texte est en cours, il avance beaucoup moins vite que d’habitude, c’est beaucoup plus difficile que d’habitude. Cette obligation de déconstruction des habitudes et réflexes de chaque instant perturbe mon habituelle fluidité des mots, le résultat sera sans doute plus sec, plus froid que le reste.

Ça sera un texte que je n’aime pas et j’adore ça.

 

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